Prêtre : ELOI GIARD 1841-2024 CHAPELLE-PRESBYTÈRE   La chapelle-presbytère tint lieu de résidence pour le curé de la paroisse jusqu’en 1878, date à laquelle le prebytère actuel fut prêt à être habité.  Toutefois les pourparlers pour sa construction  débutèrent en janvier 1875. Une requête à l’évêque de Saint-Hyacinthe l’informe : “Que le presbytère de la dite paroisse est dans un tel état de vétusté, qu’il n’offre plus à monsieur le curé un logement convenable et qu’il est devenu nécessaire de le réparer ou de le construire à neuf”. On suggère même, à ce moment-là,  de démolir l’ancien édifice afin de pouvoir vendre les matériaux à l’entrepreneur, amoindrissant ainsi les coûts pour un neuf.  Un rapport écrit de l’architecte montréalais Victor Bourgeau suggère, lui, tout simplement la construction d’un nouveau bâtiment : “ ... je suis convaincu que, dans l’état de détérioration dans lequel elle se trouve et les défectuosités ... même avec des réparations dont le coût égalirait presque celui d’une bâtisse neuve”. Le 21 janvier 1875, Mgr Larocque mandate monsieur le curé Isidore Hardy, de Saint- Mathias,  comme commissaire afin de vérifier le bien-fondé de cette requête.  M. Hardy remettra son rapport le 11 février de la même année avec les commentaires suivants : “ Que le presbytère actuel de la dite paroisse que j’ai soigneusement examiné ... n’est plus ... susceptible d’être réparé; Qu’en conséquence, la construction d’un nouveau presbytère dans la dite paroisse est devenue nécessaire”. J’ai de suite en vertu de la dite commission et en présence de la dite assemblée, checké et examiné le local le plus convenable pour le dit presbytère, et j’en fixe l’emplacement à environ quatre-vingt- dix-sept pieds au côté Nord-Ouest de l’église actuelle de la dite paroisse, la façade du dit presbytère devant être en ligne avec le portail de l’église et tournée vers le Sud-Ouest; j’ai arrêté de plus que le dit presbytère, qui sera construit en pierre, aura 45 pieds de longueur, 32 pieds de largeur et quinze pieds et demi au dessus des lambourdes, toutes les dimensions prises en dedans et en mesure anglaise”. Le début des travaux est toutefois retardé.  En effet, Mgr Larocque refuse les premiers plans soumis: “l’évêque déclare officiellement qu’il n’approvera le dit plan qu’en arrêtant le coût de construction du presbytère, avec les dépendances, salle publique, maison du bedeau, ne dépassera pas la somme de 4 000$”. L’architecte Adolphe Lévesque soumet donc un nouveau projet, qui lui sera accepté.  Le marché d’entreprise entre les syndics de la fabrique et les entrepreneurs Joseph Lague et Godfroi Nourmandin est enfin signé le 26 janvier 1879.  Ces derniers s’engagent à exécuter les dits ouvrages suivants le plan fait par M. Lévesque, et dont toutes les indications sont inscrites dans un “dévis descriptif des matériaux et ouvrages nécessaires à la construction d’un presbytère pour la paroisse de St-Grégoire d’Iberville” document annexé au marché sus mentionné. Il s’agit là d’un des devis les plus complets qu’il nous ait été donné de consulter.  Rien n’a été laissé au hasard.  Les dimensions du presbytère seront de 45 pieds par 32 pieds, mesures anglaises, avec une cuisine d’été, une laiterie et une glacière.  Tous les détails quant aux composantes de l’édifice sont bien décrites afin d’aider les entrepreneurs. Pour démontrer à quel point tout était prévu, voici une partie de la liste des directives: le creusage, la maçonnerie, la pierre de taille, la brique, le mortier, la charpente, la couverture, le colombage, les enduits, les escaliers, les chassis, les portes, les lucarnes, les seuils, les espèces et qualités de bois, l’armoire à linge et de sûreté, les sonnettes, les jalousies (peinturées en vert français), la peinture, les coins en pierre de taille et, enfin, le “water closet”!!! De plus, messieurs Lague et Normandin s’engagent pour le travail suivant : “On reculera à ses frais la maison du bedeau, autant qu’il sera nécessaire pour placer et bâtir le presbytère à l’endroit qui sera indiqué”.  Ils devront aussi construire un hangar à l’endroit désigné par monsieur le curé ainsi qu’un hangar à bois et grain, une remise à bois et un puits.  Entre-temps, la fabrique décide de conserver l’ancier presbytère suite à une demande des commissaires d’école qui le rénoveront pour en faire des classes. Les paiements pour ces travaux débutent le 17 février 1879.  Le 10 août, on décide que le toit du presbytère sera en tôle galvanisée au lieu de fer blanc.  Et le 24 juillet 1880, les syndics déchargent les entrepreneurs de la responsabilité des dits travaux, ceux-ci étant terminés et à leur entière satisfaction. Bien sûr l’édifice que nous voyons aujourd’hui a subi des changements.  Une photographie ancienne nous le fait voir avec sa galerie en bois et son toit en tôle ainsi que ses persiennes.  Les autres changements ou améliorations surviendront en 1928, époque où l’électricité est installée. Un ménage et un réaménagement intérieur ont été faits en 1971 et enfin, un contrat de réfection du perron fut octroyé à P.E. Breault de Saint-Grégoire Construction en 1983. Mes supérieurs m’ont mis à la porte et j’y suis resté quarante ans sans partir ...