Prêtre : ÉLOI GIARD
1841-2024
L’IDÉE JAILLIT
En septembre 1941, Me Rodolphe Fournier, président de la
Société Saint-Jean-Baptiste d’Iberville, invite cette Société à
étudier et à s’occuper de la pose d’une plaque commémorative
à l’endroit où est né le frère André, à Mont Saint-Grégoire.
Comme on peut le constater, le projet était pour le moins
modeste.
Dans le but de promouvoir cette cause, on invita M. Paul
Bernier, d’Iberville, à prononcer une causerie sur le religieux qui
venait de décéder 4 ans auparavant.
Novembre 1942 : le projet, en attente depuis plus d’un an,
revient sur le tapis. Cette fois-ci, on désire élever un monument
et, ce, le plus rapidement possible, l’an prochain si possible.
LA POPULATION EN FAVEUR
On apprend, en septembre 1943 que le projet est accueilli favorablement par la population. Il
y a des dons qui commencent à être offerts. Mais,
avant de former un comité ad hoc, il importe de
bien se documenter sur le site.
Et, le 18 octobre suivant, Armand Goyette, ex-
maire d’Iberville et J.Paul E. Bessette proposent
que le dit comité soit formé et demandent que le
conseil voit à donner suite à cette résolution.
On pense à ériger une croix en granit provenant
des carrières de Saint-Grégoire. Mais, Armand
Racicot avise que cette pierre contient du fer et
qu’elle se tache un peu avec les années.
ON FORME UN COMITÉ PROVISOIRE
C’est le 18 novembre 1943, que le comité du
monument du frère André est formé. MM. R.
Fournier et J.P.E. Bessette représentent la
S.S.J.B.I., sur ce comité et MM. Eugène et Samuel
Bessette ainsi que M. Aldéi Barrière de Saint-
Grégoire en feront partie sur les recommandations du curé Armand Guertin.
M. le Juge Wilfrid Bessette, de la cour du Recorder d’Outremont félicite la société pour cette
heureuse initiative. Il suggère même qu’une plaque commémorative soit apposée au vieux
presbytère où fut baptisé Alfred Bessette et, de plus, il souhaite qu’un monument soit élevé
tout près.
APPEL AUX PÈRES SAINTE-CROIX
En janvier 1944, on avait fait appel aux pères Sainte-Croix pour connaître leur participation
au projet. Dès qu’ils auront manifesté leur intention, on formera le Comité permanent. Plus
tard, on apprend que les pères Sainte-Croix ne peuvent, pour le moment, s’impliquer
activement avec le Comité car on ne veut pas nuire à la cause de béatification du frère André
nouvellement introduite à Rome.
CÉLÉBRATION DU CENTENAIRE DE LA NAISSANCE
D’ALFRED BESSETTE
La S.S.J.B.I. visait dans toutes ces démarches, à célébrer dignement le centenaire de la
naissance du thaumaturge du Mont-Royal. Aussi, on avait en vue de recueillir des fonds
suffisants pour faire ériger le monument; on fit faire une maquette du monument proposé,
ainsi qu’un estimé des coûts. Enfin, on lança un campage de publicité pour faciliter la
perception des fonds.
Le Comité permanent fut officiellement formé en mars
1944.
À la réunion du 24 avril 1944, on signale que 3 000 lettres
ont été postées et que 15 jours plus tard, la somme de 400
$ était déjà recueillie. En juin, on a reçu 1 115,65 $. L’actif
du Comité comprend aussi la somme de 300 $, valeur des
terrains donnés par Aldéi Barrière et Esdras Métras. Ces
montants représentaient le dizième de l’objectif. Et, on
était rendu à l’envoi de 6 000 lettres. On s’était fait donner
la liste des abonnés de la revue l’Oratoire: ce qui aida
beaucoup.
Le monument, dessiné par l’architecte Jacques Tougas, coûtait à lui seul 6 730 $. Le 21
novembre 1944, on apprend que la base du ciment est déjà terminé. On prévoit que la pierre
en granit de Stanstead sera transportée sur le terraine vers le 15 décembre. M. Aldéi
Barrière était super-intendant des travaux qui durèrent 9 mois. C’est la firme Thuot et
Denicourt, d’Iberville, qui fit l’installation du monument.
OUVRIERS FIERS DE LEUR COLLABORATION
Dans les papiers d’Aldéi Barrière (heureusement conservés), on trouve les
noms de plusieurs dizaines de grégoriens qui ont travaillé, avec fierté, aux
travaux d’érection du monument.
Tous ces gens offraient leurs services manuels; certains d’entre eux
faisaient appel à leurs chevaux et à leur outillage pour creuse, transporter
du gravier, de la pierre etc...
En général, on les payait 0,40 $ de l’heure ou 0,60 $ si accompagné d’un
cheval.
Certains des ouvriers, lorsque venait le temps d’être payés, remettaient leur
dû au Comité en guise de don.
ON TERMINE L’ÉRECTION DU MONUMENT
Le 23 juillet 1945, on installe sur la base disposée en gradins, une
croix de granit de Stanstead de 190 tonnes et ayant 19 pieds de
hauteur. Une foule pieuse recueillie, fière et émue, assista à ces
moments grandioses. Plusieurs dizaines d’hommes et une grue
géante furent requis pour ces imposants travaux qui durèrent 4
heures.
LE DÉVOILEMENT
Le 12 août 1945, on procéda au dévoilement du monument. Les
journaux font état l’un (le Canada-Français) de 20 000 personnes,
l’autre (Le Richelieu) de 30 000 personnes ayant assisté à
l’imposante cérémonie.
« Priez Saint Joseph. Il ne vous laissera jamais en chemin. »